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Philologie d'Orient et d'Occident
9 juillet 2013

Le Tôhoku (7) Du Mont Fuji à Fukushima (1)

Philologie d'Orient et d'Occident (235)

Le 09/07/2013, Tokyo    K.

Du Mont Fuji en activité à Fukushima sinistré (1) Le Tôhoku (7)

                                                              DSC_0008Camélia par Misao Wada

 

   L'auteur de ce blog veut faire intervenir dans sa série d'articles sur l'état ancien du nord de l'archipel quelques billets concernant le Tôhoku actuel. Une jeune amie française É. S. lui a fait parvenir par un message électronique ses félicitations pour la décision du classement récent du Mont-Fuji au patrimoine mondial. S'engage la correspondance qui se dérive vite vers le Fukushima sinistré.

   Le 23/06/2013   Objet: Fuji-san, patrimoine mondial

   Cher K, je viens de lire que Fuji-San est classé patrimoine mondial de l'UNESCO ! Omédétoooo [Félicitations]!!! Tout comme l'Etna, l'italien : Amitiés, bises pour vous tous.  É. S.

   Le 24/06/2013   De K. à É. S.

   Chère É,  je te transmets l'URL de mon blog (billet 123 du 3/05/2011) relatant une gigantesque éruption du Mont-Fuji en 864, précédant de cinq ans le grand séisme-tsunami dit de Jôgan en 869, comparable à celui du 11/03/2011.

   Mon blog a attiré l'attention d'un écrivain français résidant à Tokyo (Michaël Ferrier), qui m'a fait l'honneur de citer presque intégralement une note de mon blog (billet 125, du 17/05/2011) dans son livre récent d'une lucidité et d'une poésie dont aucun écrivain japonais n'est capable: Fukushima, récit d'un désastre (Gallimard 2012).

   L'auteur du livre dit dans un message qu'il m'a fait parvenir par mon serveur français, daté du 04/05/2013: «J'ai été particulièrement touché par vos billets après la catastrophe du 11 mars 2011 où, par delà le sentiment d'impuissance que nous avons tous éprouvé, j'imagine, j'ai trouvé un mélange de sensibilité et de culture que j'ai trouvé admirable, l'équivalent peut-être de ce "cartésianisme sensible" que Lévi-Strauss appelait de ses vœux et qu'il était venu retrouver d'ailleurs au Japon dans la dernière partie de sa vie».

   Si tu as le temps, jettes-y un coup d'œil (p. 69-71, dans le Folio-Poche).  Bien amicalement, K.

   Le 01/07/2013   De É. S.

   Cher K, je viens de trouver le livre, et je l'ai sous la main, j'ai donc feuilleté les pages 69-71, avec tes citations !!! Maintenant je vais commencer de lire le livre à la première page ! Mon ancienne collègue de l'ambassade du Japon à Kinshasa, qui étudie maintenant la production audio-visuelle à l'université à Paris, va très probablement rejoindre une équipe de réalisateurs sur un projet documentaire concernant Fukushima, je lui indiquerai cette référence. Amitiés, É.

02/07/2013  De K. à É. S.

    Chère É,  Mon blog «Philologie d'Orient et d'Occident», à partir du 11/03/2011, a dérivé vers le thème du Japon, pays de calamités. Tout ce que j'écris, depuis, est empreint de cette constatation. À partir du billet 229, je continue d'essayer d'évoquer le malheureux Tôhoku, que tu connais un peu, puisque, petite, tu est venue une fois chez moi à Akita, région longtemps mal en phase avec le centre et avec son gouvernement.

   Je vais faire état dans les prochains billets (dont le 234, qui paraît bientôt aujourd'hui) de la différence de points de vue entre les anciens chroniqueurs japonais qui enregistraient les faits avec beaucoup de retard et indirectement et les modernes, dont Michaël Ferrier, qui relatent les faits sur place et directement. 

   Les chroniqueurs anciens ne bougeaient pas de Kyoto, se faisaient porter des nouvelles des accidents qui avaient lieu loin de chez eux. Les rapports indirects venus de loin sont nécessairement biaisés en vue des utilisations politiques, voire idéologiques, tandis que les méthodes modernes comme celles de l'écrivain M. Ferrier ou de ton amie, peuvent infirmer l'utilisation tendancieuse des récits plus ou moins fictifs des accidents. 

   D'autre part, on peut dire le contraire: les chroniqueurs travaillant loin des lieux (non seulement dans l'espace mais dans le temps) peuvent s'offrir le temps de réfléchir sur ce qui est arrivé en dehors de leur lieu d'activité et de donner un jugement judicieux, alors que les observateurs sur place ou les rapporteurs directs peuvent être souvent trompés par la vue et la réflexion courtes, faute du recul nécessaire devant les faits. Mes amitiés, K.  (À suivre)

 

 

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