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Philologie d'Orient et d'Occident
28 janvier 2023

La neige au Japon

 

Philologie d'Orient et d'Occident (506)

le 28/02 2023, S. Kudo

La neige au Japon  -  Les medias et la météo

CIMG4129

Île de Capri, Italie. (août, 2013, photo par S. K.)

   Pas seulement ces jours-ci, mais depuis des jours, des semaines, des mois ou encore depuis des années, notre météo ne cesse d’exagérer. Elle semble avoir perdu sa fonction première : la faculté de prévoir exactement les diverses variations atmosphériques du pays entier.

  Elle annonçait depuis une quinzaine de jours l’arrivée d’une grande vague de froids qui était née sur le continent. Les médias disaient qu’Irkoutsk, ville située à l’est de la Russie (Sibérie) venait d’enregistrer la température la plus basse du monde habité (- 67 F). Aujourd’hui, le 25 janvier 2023, la ville russe aurait marqué -23o F.

  Nos médias nous avertissaient, se montrant même menaçants pour le 24 et le 25 janvier. Un sinistre serait capable de causer, par d’abondantes chutes de la neige, d’énormes dégâts matériels et humains. Or, ces deux jours du 24 et du 25, il n’est rien arrivé de tel, du côté pacifique. À Tokyo, l’aube du 24 a commencé par un ciel un peu couvert et des températures très basses. Mais peu à peu le ciel s’est trouvé complètement dégagé à dix heures du matin. Le lendemain, le 25 donc, dès l’aube, est apparu le soleil frileux mais clément de l’hiver qui réchauffe l’air.

  Je me rappelle avoir entendu Dominique P. un de mes amis qui a longtemps résidé à Tokyo, s’exclamer, « En hiver, la sécheresse de Tokyo est comparable à celle des villes méditerranéennes, comme Nice, Antibes, Cannes, Fréjus ou d’autres stations d’été ».

   Certes, il fait froid à Tokyo mais l’air est rarement humide. Or la sécheresse n’amène pas de neige. La neige, pour tomber, a besoin d’humidité. Les métropolitains croient que c’est les grands froids qui font tomber de la neige. Erreur ! Des basses températures sont certes nécessaires mais ce dont on a besoin n’est pas le froid mais une certaine douceur des températures. C’est la douceur humide qui fait tomber la neige.

  Mes origines au nord du Honshû, l’île principale, m’ont rendu très sensible à ces faits. C’est la vapeur d’eau qui se transforme en neige abondante. C’est la raison pour laquelle, Niigata, Toyama, Ishikawa, Fukui, tous ces départements humides, parce que situés sur les rives de la Mer du Japon (Mer de l’Est, selon les Coréens), sont plus neigeux que les grands départements situés plus au nord, tels que Aomori, Akita, Iwaté et même que le Hokkaidô, la grande île du nord. La neige à Niigata est plus lourde et collante, il est donc difficile de s’en dégager, que de la neige fine, glaciale, légère, privée d’humidité du Hokkaïdô.

   L’archipel Nippon n’est pas du tout climatiquement uni. Ce petit pays dont l’étendue représente seulement trois cinquièmes de la France a au moins quatre zones climatiques : région nord-est, région sud-ouest et deux autres régions qui donnent sur les deux mers : continentale et pacifique. Pour la France, en hiver, le froid s’accroît plus au fur et à mesure que l’on s’avance non pas vers le nord mais vers l’est, s’éloignant de l’océan Atlantique réchauffé par le courant chaud qui vient du continent d’Amérique.

  Nos employés des média pour la plupart, travaillant dans les métropoles, ne sont plus conscients de la diversité ainsi impartie pour chaque pays. Nos employés de la Météo non plus !

… …

  Je lis passionnément depuis quelques mois les romans-policiers de Jeffery Deaver, auteur américain, érudit-juriste et chimiste. Les protagonistes de ses romans et leur équipe quittent rarement les Etats-Unis. Ils s’en éloignent seulement deux fois à la poursuite d’un supposé criminel. Pour les Bahamas (Caraïbes) dans The Ghost Sniper et pour le sud de l’Italie, à Naples, dans The Burial Hour. Dans ce dernier livre l’auteur se montre très connaisseur des Italiens, de leur langue et de leur histoire et des structures sociales. C’est un véritable homme de métier. Son savoir profond nous permet de suivre ses intrigues, pleines de brusques rebondissements, sans crainte, pourtant, d’aucune sensation de dépaysement de notre part, lecteurs.

  Je souhaiterais que nos employés des médias ou de la météo ne soient pas allègrement inattentifs mais aussi instruits et méticuleux que cet auteur américain sur la diversité et sur la complexité de leurs sujets.

  J’ai visité deux fois l’Italie, beau pays ; je connais Rome, Naples et ses environs. La configuration anarchique m’a rappelé inévitablement le Japon actuel.  

   (À suivre)

 

 

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