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Philologie d'Orient et d'Occident
7 août 2021

Le fer à Sannaï-Maruyama (1)

Philologie d'Orient et d'Occident (480) : le 07/08, 21 Tokyo, Kudo. S

Le fer et le substitut de fer à Sannaï-Maruyama 

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Himaka-jima (dépt. Aïchi, Japon. photo par Yoshiko I)

  

   Il est communément admis qu’à l’époque de prospérité des quatre grandes civilisations antiques : l’Égypte pyramidale, l’empire de Mésopotamie (sumérienne-akkadienne), l’Inde et l’Ouest de Chine existait le fer, matière d’outils divers : armures, statues et statuettes, chars, charrues, pointes de houe, engins de pêche et de chasse, hameçons, fers de flèche, etc. Nous nous demandons à présent ce qu'il en était à Sannaï-Maruyama. Le climat humide du nord de l’Archipel Nippon se distinguait, même depuis 5000 ans B. P., de la tonalité climatique des quatre civilisations antiques. Les conditions de conservation du minerai occultaient certes des petites dissemblances entre les quatre pôles civilisateurs. Dans l’Égypte des pyramides, la matière minérale (or, argent, cuivre, étain, airain et fer) a été conservée, abritée dans des lieux relativement aérés et secs.

   En Mésopotamie supérieure sumérienne (pré-hittite), partie de l'empire de la sécheresse constante, il en était à peu près de même. À l’ouest de Xi’an, capitale de la Chine de l’ouest, située aux confins-est des déserts, terminus de la Longue-Marche (Bernard Ollivier, Phébus, Paris, 2003 : voyage à pied de Paris à Xi’an effectué début de ce siècle par le journaliste français), l’aridité de la terre conserva des objets préhistoriques et même, sans dommage ni dégât, des momies à l’égyptienne.

   Or, il semble que la condition était tout autre dans notre site archéologique du nord. La raison fondamentale de l’altérité doit être due à la différence de conditions climatiques entre les quatre centres et le nôtre, celui du pays particulièrement humide qui décompose tout.      

   Nous avons supposé qu’à Sannaï-Maruyama, vu l’existence de piliers de diamètre de plus d’un mètre, qui auraient sans doute supporté ces immenses édifices (cf. billet 479), les charpentiers de gros bâtiments devaient disposer, pour y pratiquer des rainures et mortaises, des outils spéciaux faits non pas en bois à dureté insuffisante mais en fer. Pour avoir le fer, fallait-il s’attendre aux météorites, produits d'événements extrêmement aléatoires sur la Terre  Pour contourner cet aléa, nous imaginons les scories volcaniques, minerai potentiel de fer.

   Nous connaissons le massif Hakkôda 甲田, qui, muni de huit sommets depuis une éruption préhistorique et le mont Towada 和田 dont le cratère formé à l’issue de l’explosion survenue au Xe siècle, a rendu le lac à dix anses particulièrement profond : 327 m. Ces montagnes étaient, aux temps préhistoriques, des volcans actifs d'où s'écoulait, dans les environs, de la lave dont une grande partie, en refroidissant, se transforma en scories. Ce que révèle Kosaka (cf. billet 476), ville minière située à 20 km au sud-est du lac.     

     … …

    Or, les scories volcaniques ne contenaient pas seulement le fer mais un autre produit plus dur que le fer : silex. La nature du silex est malaisée à définir. Le Maxipoche 2014 en donne une définition toute simple, accompagnée d’une citation qui n’éclaire rien : roche siliceuse très dure : Pendant la préhistoire, les silex servaient d’outils. Pour le mot silice, son étymon, sa définition est pourtant explicite : n.f. (du lat. silex, silicis, silex), substance minérale très dure : (…). Selon le Nouveau Petit Robert (éd. 1993) : (première apparition) 1556, mot lat. Roche constituée de silice (…) d’origine organique incluse dans des couches calcaires pierre (à fusil, à briquet) (…) Armes préhistoriques en silex (…). Le Maxipoche donne une remarque importante : la matière est classée parmi les substances minérales. Le nouveau Petit Robert se contente de nous renvoyer au latin.

    La petite note du Grande dictionnaire encyclopédique Larousse attire notre intérêt : Préhistorique. Matière première de la plupart des industries lithiques préhistoriques depuis le paléolithique inférieur(e) jusqu’au néolithique et même l’âge de bronze. (…) 

   Le Dictionnaire étymologique de la langue latine de A. Ernout et A. Meillet donne pour ce mot une explication suivante : (…) désigne une sorte de lave qui servait dans la construction des maisons, le pavage des routes. (…) Pas d’étymologie sûre.

   Autant qu’on sache, nos commentateurs du site Sannaï-Maruyama ne sont pas très éloquents sur cette substance « minérale », ni sur obsidiennes (roches volcaniques), lapis, ambres, émeraudes, sur tous ces matériels d'origine plus ou moins lointaine et plus durs que le fer. Ces matières minérales qui n'étaient pas seulement à la parure mais pratique, servant d'outils quotidiens, ont duré jusqu’à nos jours.   (À suivre). 

 

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