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Philologie d'Orient et d'Occident
14 décembre 2020

Occitanie et Gascogne

Philologie d'Orient et d'Occident (463) le 14/12, 20 Tokyo K : Le Sud-Ouest de la France :

Occitanie et Gascogne (1)

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Un prunier en éclosion en hiver à Tokyo (photo Kyoko K.)

En estiu, Joan e lo pair que tribalhan dinc a set oras deu ser. Alavetz qu’entenen tot escàs lo son de la campana. Qu’ei au truc de la campana deu vilatge qu’estancan lor tribalh. Ne son pas plan praticants mès lor vita qu’ei reglada, coma la tots los paisans, sus l’orari catolic.

   Entà tornar a la bòrda on pensan passar la nueit en tot deishar lor autò en devath, que’us cau devalar un drin lo camin deu vilatge e travessar un torrent. Joan qu’aima marchar suu pont suspennut qui plega peu devath lo son pes.

   La Gasconha montanharda qu’ei autant un païs de ponts come de gaves. Lo païs qu’ei teishut de monts multiples : petits o grans, de troncs d’aubre, de hèr o de beton armat. Qu’ei ua collection de las extraordinàrias de ponts. L’aiga, en petit arrius, en cascades, en torrents, qu’ei pertot presanta. Las Pireneas que son castèths d’aiga vertadèrs, alimentant los afluents de Garona qui devaran per planas e còstas.

(En été, Jean et mon père travaillent jusqu’à sept heures du soir. Alors ils entendent à peine le son de la cloche. À cet appel de la cloche du village, ils arrêtent leur travail. Ils ne sont pas tellement pratiquants mais leur vie est réglée, comme celle de tous les paysans, sur l’horaire catholique. 

   Pour retourner à la borda où ils pensent passer la nuit, tout en laissant leur voiture en bas, il leur faut descendre un peu le chemin du village et passer un torrent. Jean aime marcher sur le pont suspendu qui plie sous son poids.

La Gascogne montagnarde est autant un pays de ponts que de gaves. Le pays est tissé de ponts multiples : petits ou grands, de tronc d’arbre, de fer ou de béton armé. C’est une collection extraordinaire de ponts. Et l’eau, en petits ruisseaux, en cascades, en torrents, est partout présente. Les Pyrénées sont des châteaux d’eau véritables, alimentant les affluents de la Garonne qui dévalent par monts et par vaux.)

   J’ai longtemps chômé dans mon travail de blog. La mince fonction de responsable du cercle de lecture homérique sous le nouveau système Zoom que j’ai organisé pour mes quelques amis japonais, avides de curiosités, m’a beaucoup préoccupé depuis mai dernier. Voilà pourquoi de façon inattendue, je crois, j'ai pris un tel retard. Sur le seuil de mes 80 ans, cependant, cette reprise du travail, qui m’avait occupé depuis une dizaine d'années, 462 articles sont casés maintenant dans un dossier de mon ordinateur.

   Ainsi donc, je pense commencer une série de quatre ou cinq articles, sans doute, en langue gasconne que j’avais rédigés dans les années 1960 sous les yeux bienveillants du feu Pierre Bec, ancien directeur du Centre de Civilisation Médiévale à Poitiers.

   Pourquoi Gascogne ? Parce que Paul Anouilh, missionnaire enseignant de français, qui m’a passé alors (dans les années 1960) un intérêt durable pour les langues classiques et modernes d’Occident, était originaire de la bonne ville de Pamiers, dans l’Ariège oriental. Les deux français, M. Paul Anouilh et M. Pierre Bec, n’étant pas de la métropole m’avaient insufflé une sorte d’amour pour le Sud-Ouest de France : de petites et grandes villes de Nantes à Bordeaux, tant du côté de la mer que de l’Intérieur m’étaient tout particulièrement chères, La Rochelle, Rochefort, Royan, Saintes, Cognac, Angoulême et, Vivonne, Lusignan, Poitiers, Saint-Savin, Montmorillon, Bellac, Limoges, Périgueux etc. Mon intérêt pour cette région, culminait finalement dans les Pyrénées, avec la Gascogne.

     La meilleure façon de s’accoutumer doucement avec la civilisation régionale, est d’apprendre la langue qu'on y parlait, moins d’ailleurs que sous l’ancien régime, mais elle subsiste encore même avec une certaine vigueur dans les formes officielles (l'enseignement proposé par certaines écoles communales, les panneaux indicateurs en occitan pour les automobilistes, etc.). Je vais donc présenter la région par sa langue ou ses langues.

On classe les langues du midi de France de plusieurs manières (quatre en général) : de l’est : provençal ; du côté méditerranéen, languedocien ; du côté de l'Espagne, gascon ; du côté nord, intérieur : limousin. Essayons donc de commencer par le gascon. (À suivre).

 

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