Philologie d'Orient et d'Occident (462) le 17/10, 20 Tokyo K.
grec ancien et ancien français, magazine littéraire
Dans quelques billets récents (notamment billets 455, 456) nous avons parlé de la formule japonais-chinoise: prétérition (cf. 暗示的看過去 par allusion, accéder au présent par l'examen du passé le plus reculé) "praeteritio" depuis l'époque latine: "action de passer (en parlant du temps); action de ne point porter sur son testament; silence du testateur = prétérition qui se disait également prétermission (ici le mot mission de prétermission n'est pas de l'ordre religieux"). Sans être un bon latiniste, nous nous sommes permis d'oser une remarque. On voit ainsi que les Latins connaissaient déjà la formule signifiant la même notion que les Japonais et les Chinois. Les Asiatiques connaissaient le rapport entre deux notions: temps (passé) et "faire passer ou céder aux autres", alors que les Européens devaient uniquement ces divisions à leurs langues analytiques. Les deux pays d'Extrême-Orient, le Japon et la Chine, le connaissaient depuis leur début des langues grâce aux mystérieux kanjis dont les origines (orale ou écrite) se confondaient dans le brouillard de l'Histoire. Nous sommes favorisés car nous avons l'occasion d'accéder assez facilement aux deux épopées homériques: les plus anciens des ouvrages littéraires en même temps que les plus anciens de nos documents littéraires. Ce serait notre atout intellectuel. Nous pensons toujours qu'après le Covid-19, on se devrait de voir le monde dans une perspective presque diamétralement opposée à l'ancienne. Sinon, ce sera la même pagaille qui risque de se répéter indéfiniment dans nos sociétés. Pour se préparer contre ces désordres, les Européens ne devraient-ils pas se tourner vers les arcanes des langues de l'Asie les plus reculées dans le temps ? C'est d'ailleurs dans la douleur de devoir se départir du monde habituel de la parole et de l'écrit que nos billets de blog ont parfois été mal compris par des francophones, qu'ils soient français ou japonais. Mais n'importe, nous continuerons de puiser dans la sagesse des deux mondes ! (À suivre)